L'évolution de la responsabilité numérique au niveau mondial

Lien Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=cBx7yCQMK7o

       Une table ronde présentée par : Animatrice Valérie Schneider (Consultante sur les sujets Développement Durable, RSE, RSO, Economie circulaire, Formateur, Professeur, PME, TIC), Aiste Rugeviciute  (Consultante et chercheuse en numérique responsable), Benjamin LANG (Consultant – fondateur AELAN), Cyrille Maltot  (Président de l'AGIT Québec, Président& DG chez SYNAIRGIS), et Angelica Calvet (Agile manager, Dirigeante CS Horizon  Présidente Cinov Nouvelle Aquitaine)

Fin 2021, Aelan a publié un panorama des acteurs du numérique responsable, plutôt orienté sur la France. Ce panorama est pensé comme une taxonomie entre ceux qui légifèrent, ceux qui produisent du savoir et ceux qui mettent en œuvre une forme de numérique responsable. Néanmoins, les questions sociales et sociétales sont très peu présentes dans ce panorama 2021.

Emergence d’acteurs

On constate un accroissement des acteurs sur le sujet du numérique responsable : acteurs institutionnels, administration, les grandes entreprises, les artisans et industriels du numérique responsable. Cette montée en puissance du sujet se fait avec plus d’acteurs techniques.

 
On peut remarquer un indicateur intéressant : le nombre de publications qui sont sorties sur le sujet, notamment les livres blancs. Il y a beaucoup de travaux autour de la mesure d’empreinte et d’écoconception de services numériques.

 

Les défis de la cartographie

Le premier défi est celui de la vision. En effet, il faut se mettre d’accord sur quelque chose d’assez vague.
Une autre difficulté est le fait de travailler avec des cultures différentes. 

Par exemple les 3R : Réemployer, Reconditionner, Recycler ne veulent pas dire la même chose d’une culture à l’autre. 

Exemples d’acteurs au Mexique et aux Etats-Unis

Du côté des Américains, il y a énormément d’acteurs avec une législation poussée sur le sujet.
Les outils utilisés aux Etats-Unis sont le mind mapping et la taxonomie. Leur mesure des choses se fait avec un angle de vue plus financier alors que la France se positionne plus du côté de la réglementation avec la norme ISO 26000 notamment.

 
Au Mexique comme en Amérique Latine, il y a un côté plus fédérateur avec un côté aussi assez privé (entreprises privées). La grande différence : il n’y a pas de CNRS, les choses sont vues autrement.

 

Amérique du Nord

Le Canada, comme les Etats-Unis, est fédéral. Dans un état fédéral il y a des provinces et chacune est autonome. A titre d'exemple, les provinces sont aussi différentes que les Etats en Europe.
Le Québec est reconnu comme le chef de file du Numérique Responsable au Canada. Par exemple, une réglementation sur la responsabilité élargie des producteurs a été mise en place. Cette réglementation, peu contraignante, a néanmoins permis de donner une impulsion.

 
De plus, le gouvernement du Québec a fait une consultation publique en 2021 et réfléchit à une feuille de route sur le Numérique Responsable. Le Parlement a également déposé la loi 29 pour lutter contre l’obsolescence programmée (pas seulement les ordinateurs mais aussi les voitures, réfrigérateurs…)

Ce travail d’avancées législatives a été possible grâce au travail des acteurs de la société civile (notamment l’AGIT Québec).

Le Green IT en Europe

En France, il y a un gros focus sur le côté environnemental, green IT au niveau opérationnel. En effet, l'intérêt se porte sur la réduction de l’empreinte environnementale du numérique. 

En Allemagne, c’est l’inverse, les questions environnementales sont complètement oubliées du numérique. L’orientation se fait davantage vers la protection des données, le biais algorithmique, la protection des clients. Le gouvernement allemand, depuis 2018, a lancé l’initiative de la Responsabilité Numérique des Entreprises. Pour eux, cela se fait avec l’accent sur le côté éthique, social et sociétal.

 
En Angleterre, les sujets environnementaux et sociaux /sociétaux sont très séparés. Ils ne sont pas pris sous le même prisme.

 

Initiatives européennes

Sustainable Digital Infrastructure Alliance (SDIA), qui sont du côté Green IT. Ils font beaucoup de lobbying : réglementations européennes sur l’efficacité énergétique.
Green Software Foundation : on trouve les GAFAM derrière. Cette fondation est très orientée vers l’outillage, par exemple comment réduire la consommation de leurs codes. Ils commencent ainsi à travailler avec Boavizta.
Les initiatives sociales et sociétales sont très dispersées car elles dépendent des enjeux locaux. 

La régulation European Accessibility Act va arriver pour 2024. 
Au niveau académique, les lignes bougent également, avec notamment ICT for Sustainability.

En conclusion, on peut dire que l’idée de la cartographie est compliquée à réaliser au vu des différents pays du monde.

Retrouvez toutes ces informations dans le Replay de la Table Ronde :  https://www.youtube.com/watch?v=cBx7yCQMK7o&t=7s