INTRODUCTION

Le NUMERIQUE RESPONSABLE, une affaire de spécialiste ?


Plus de dix ans après les premiers chiffres dévoilés par le cabinet Gartner sur l’impact environnemental du numérique (1), il n’est désormais plus étonnant de découvrir régulièrement dans la presse généraliste des articles sur cette thématique. La question d’un numérique responsable a bel et bien dépassé le milieu des spécialistes et des entreprises pour susciter l’intérêt et les interrogations du grand public.

Mais qu’entendons-nous par numérique responsable ? il désigne « l’ensemble des technologies de l’information et de la communication dont l’empreinte économique, écologique, sociale et sociétale a été volontairement réduite et / ou qui aident l’humanité à atteindre les objectifs du développement durable» (2).

Vecteur d’emploi, de croissance et de nouveaux modèles économiques, le numérique jouit aujourd’hui d’une grande popularité. Cependant, nous ne pouvons fermer les yeux sur l’impact réel et significatif que ce secteur a sur notre environnement.

Pour cette raison, nous avons décidé d’axer notre campagne sur le pilier environnemental.

Agir, oui ! Mais comment ?


A l’échelle mondiale, les constats sont alarmants. Le numérique contribue sensiblement aux impacts environnementaux de l’activité humaine : dérèglement climatique, forte consommation en eau et en énergie, épuisement des ressources naturelles. Malgré son apparence immatérielle, le numérique repose sur une infrastructure lourde et fait pleinement appel aux ressources non renouvelables pour se développer.

En réaction, le tout à chacun, qu’il soit né avec un smartphone dans la main ou qu’il ait vécu les multiples transitions liées à l’évolution des outils informatiques, cherche à agir mais se retrouve souvent en manque de repères pour mettre en place des bonnes pratiques qui lui permettront, à son échelle, de contribuer à un numérique durable. 

Pourquoi agir ne semble pas évident ?


Contrairement à celui d’autres produits ou services de notre quotidien : transport, alimentation, habillement, l’impact environnemental du numérique est diffus, difficilement perceptible, donc potentiellement inexistant pour les utilisateurs. Tout semble invisible et par ricochet, illimité.

Envoyer un email avec son smartphone ne nécessite pas uniquement l’usage de l’appareil lui-même mais aussi celui de plusieurs centaines d’équipements qui constituent, entre autres, le réseau et le datacenter. Il en va de même pour le visionnage d’une vidéo en streaming. 

Alors que l’on parle de dématérialisation des factures, démarches administratives, nous remplaçons le papier par d’autres ressources (métaux notamment), certes mutualisées entre différents usages, mais
dont l’extraction est loin d’être anodine. Plus lointaine et moins palpable pour chacun d’entre nous,
nous avons tendance à la passer sous silence.

Emmenés par une évolution galvanisante et perpétuelle de la technologie, nos besoins augmentent toujours plus vite et nous avons l’illusion d’une capacité illimitée. Nous sommes nombreux désormais à changer nos équipements non pas parce qu’ils ne fonctionnent plus mais parce qu’ils «  rament  »,que notre application préférée demande la dernière mise à jour et que peut-être nous voulons toujours plus et plus vite… La question se pose donc dans les termes suivants  : Comment réduire l’empreinte de mes usages numériques ?

Pourquoi ce guide ?


Le numérique pourra être durable seulement si tous les acteurs, pleinement conscients de ses impacts, agissent à l’échelle individuelle. Conjointement à celle du politique et de l’entreprise, la responsabilité citoyenne est une force décisive pour changer les tendances. Ce sont aussi nous, citoyens, qui par nos actes, choisissons dans quelle société nous souhaitons vivre et celle que nous laisserons aux générations futures.

Notre objectif est d’inciter chacun à « faire sa part », sans blâmer les comportements ni nier les bénéfices que le numérique apporte à notre société. C’est bien en raison de ces bénéfices que nous avons tout intérêt à vouloir garantir ensemble un modèle plus soutenable.

Mener des actions de sensibilisation, en accélérer le rythme pour une meilleure prise de conscience, inviter à adopter de nouveaux comportements à l’échelle individuelle et collective sont des actions nécessaires que l’Alliance Green IT et ses membres ont décidé de mener.

Notre campagne répond à trois objectifs principaux : 
  • Informer en diffusant des données clés sur les enjeux environnementaux du numérique ;
  • Sensibiliser en déclenchant la prise de conscience de ces enjeux ;
  • Agir collectivement en permettant à chaque citoyen d’adopter des bonnes pratiques qui lui soient accessibles.

Comment construire un guide pour chacun ?


Dans le domaine du numérique responsable, tous les sujets sont importants mais chaque action n’a bien entendu pas le même impact. Nous avons souhaité à travers ce document pointer l’attention sur les principales sources d’impacts environnementaux et proposer une hiérarchisation de l’information permettant à chacun d’agir en priorité sur les principaux leviers.

La difficulté réside dans le fait qu’il existe de vraies tensions entre les sujets majeurs et les actions à mettre en place. De plus, qui dit grand public dit public très hétérogène (âge, milieu social, culture, etc.). Certaines bonnes pratiques peuvent sembler simples pour certains alors qu’elles paraissent plus complexes pour d’autres. Les connaissances et la maîtrise varient sensiblement d’une personne à l’autre. Enfin, une préconisation difficile à mettre en pratique peut être anxiogène, décourager ou détourner du sujet. 

Ce document devrait alimenter le dialogue et servir de base solide à tous les acteurs qui souhaiteraient s’en emparer pour diffuser les bonnes pratiques. 

Qui sommes-nous ? 


L’AGIT est une association de loi 1901 créée en 2011 qui a pour mission de « fédérer les acteurs du Green IT pour contribuer au débat public sur la place du numérique dans le développement durable, promouvoir le développement des compétences dans les organisations, et les accompagner dans l’identification et le partage des bonnes pratiques ».

Elle répond à un double objectif :
  •  Donner du poids au secteur du Green IT grâce à un organe représentatif de la filière ;
  •  Aider les organisations (entreprises, collectivités, institutions) à passer à l’acte plus rapidement pour atteindre leurs objectifs en matière de développement durable.

Pour servir sa mission, l’AGIT s’appuie à la fois sur les compétences reconnues et la forte motivation de ses membres, et du Bureau (tous bénévoles) pour contribuer à structurer un marché encore jeune, pour le bénéfice des organisations adhérentes elles-mêmes et plus largement de la société.

L’AGIT, consciente de l’universalité de ses valeurs, mise avant tout sur la réussite et l’exemplarité de son action interne, pour, en cascade, influencer tous les acteurs du monde professionnel.

Ainsi, des groupes de travail permettent aux membres de se regrouper par affinités business sur des sujets en lien avec le Green 
IT afin de partager leurs connaissances et dégager un consensus dans la profession. Chaque groupe de travail est structuré et produit un livrable public : prise de position, guide de bonnes pratiques, supports de formation, etc.
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1 GreenIT : «The New Industry Shock Wave» 2007 ; https://www.gartner.com/doc/559709/green-it-new-industry-shock 
2 GreenIT.fr ; «Du Green IT au numérique responsable : lexique des termes de référence» 2018 ;