Rarement par le passé, l'humanité a partagé, à l'échelle mondiale, un consensus aussi fort que celui sur l'importance capitale que revêt la rencontre entre les deux transitions majeures du 21ème siècle : transition écologique et transition numérique.
L’Etat français annonce: « Moteurs d'innovation, de croissance et d'emploi, l'économie numérique et la croissance verte sont au cœur de l'ambition industrielle et technologique de la France » (1). Une position réaffirmée lors du débat sur la transition énergétique. C'est également le discours tenu par la Commission Européenne qui estime que l'objectif 20/20/20 (2) ne sera atteignable qu'avec l'aide du numérique.
Des applications et sites internet des plus essentiels comme l’optimisation des services publics de la smart city jusqu’aux plus futiles comme la balance ou les chaussettes connectées, de la maison au travail, du travail à la ville, de la ville aux loisirs, notre quotidien est, et sera de plus en plus connecté.
L’IDATE /Gartner prévoit à horizon 2020 entre 50 et 80 milliards d’objets connectés en circulation de par le monde.
Ce chiffre est à mettre en parallèle avec ceux de l’industrie électronique dont ils sont issus, qui est reconnue comme l’industrie la plus gourmande en tout : eau, énergie, métaux, minéraux, produits chimiques… (3). Pour être durables, ces nouveaux services numériques devront intégrer les principes de l’écoconception afin de prévenir d’importants impacts sur l’environnement tels que l’épuisement des ressources abiotiques, le changement climatique ou les pollutions locales qui altèrent nos écosystèmes et notre santé.
Reste à mettre cette ambition en musique, c'est-à-dire concilier la performance économique, sociale et environnementale. Il s'agit de concevoir des produits et des services numériques qui intègrent en même temps les trois enjeux du développement durable : réduction des impacts environnementaux, amélioration de la condition humaine, meilleure performance économique.
La recherche d'une meilleure performance économique est gravée dans l'ADN des projets numériques depuis longtemps.
L'amélioration de la performance sociale progresse, notamment (mais pas seulement) via la démarche d'accessibilité numérique qui vise à inclure les personnes en situation temporaire ou permanente de handicap en leur permettant d'utiliser les produits et services numériques malgré leur handicap. On s'intéresse également de plus en plus aux conditions de travail dans le secteur du numérique et à la dimension du développement territorial.
Bien qu'encore jeune, la réduction des impacts environnementaux dès la conception d'un produit ou d’un service est reconnue comme étant l’une des méthodes les plus pertinentes et efficaces. En revanche, l’application des principes de l'écoconception aux services numériques est un sujet émergent. C'est l'objet de ce livre blanc de l'Alliance Green IT.
Pour être durable, la conception d’un service numérique devra intégrer les trois facettes du développement durable que sont l’environnement, le social et l’économie. Focalisé sur la dimension environnementale, ce livre blanc est la première partie d’un triptyque. Les autres sujets – social et économie – seront présentés dans deux prochaines publications.
Notre ambition dans ce document est de:
- Vous présenter succinctement l'écoconception des services numériques ;
- Vous aider à appréhender les enjeux associés et le potentiel de cette démarche ;
- Vous fournir les clés pour trier entre solutions de fond et greenwashing.