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L'empreinte environnementale du réseau

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Avant d’évoquer l’empreinte environnementale des réseaux en France, il convient de rappeler que les services numériques sont une combinaison de plusieurs « tiers » :  
 
  • le tiers « terminaux » ou « équipements », qui permet de recevoir et d’utiliser un service numérique ; 
  • le tiers « Centre de données », qui permet, entre autres, de stocker les données du service ; 
  •  le tiers « réseaux », qui va acheminer le trafic. 
  

 I. L’EMPREINTE ENVIRONNEMENTALE
DES RÉSEAUX EN FRANCE 

L’étude « Évaluation de l’impact du numérique en France et analyse prospective - Rapport 2/3 - Evaluation environnementale des équipements et infrastructures numériques en France (3) » de l’ADEME, nous apporte deux principaux enseignements sur le tiers Réseaux : 

  • Le tiers Réseaux est responsable d’une minorité des impacts du numérique en France pour chaque indicateur mesuré (entre 2% et 14 %) ; 
  • L’impact de l’usage personnel prédomine largement l’usage professionnel sur le tiers réseau. En effet l’utilisation du réseau dans le cadre d’usages personnels est plus importante du fait de la consommation de la vidéo à la demande par abonnement, de la radio en ligne et du streaming audio (4) .   

graphique de répartition des impacts par tiers

















Les résultats représentés ci-dessus portent sur l’impact environnemental des réseaux de télécommunication qui permettent l’acheminement/le transfert des données des centres de données aux entreprises, mais le réseau local de l’entreprise n’est pas pris en compte dans le périmètre. Le schéma ci-dessous précise les limites du périmètre lorsque l’on évoque les trois tiers, et notamment le tiers « réseau ». 

En effet, la norme ITU-T-L.14505 précise que dans le cadre d’une analyse du cycle de vie des biens du réseau, l’évaluation porte sur : 
  • « L’infrastructure des TIC. Par exemple les antennes, les tours, les câbles, les étagères ; 
  • les biens installés sur le site ou dans des installations pour l’alimentation en électricité des réseaux TIC, qu’ils soient ou non raccordés au réseau ; 
  • les biens installés sur le site ou dans des installations à des fins de refroidissement » 

Ainsi, dans le cadre de l’étude « Évaluation de l’impact du numérique en France et analyse prospective - Rapport 2/3 - Évaluation environnementale des équipements et infrastructures numériques en France »6, l’inventaire des infrastructures et réseaux a été réalisé pour les réseaux selon le cycle de vie d’un message numérique, c’est-à-dire à partir du cœur de réseau jusqu’au point d’accès individuel.  

2. L’EMPREINTE ENVIRONNEMENTALE DU RÉSEAU LOCAL D’ENTREPRISE 

Afin d’évaluer l’impact environnemental global d’un réseau local d’entreprise, il convient de prendre en compte l’inventaire des données à partir du point d’accès individuel à l’entrée de l’entreprise et de tous les équipements physiques déployés dont l’entreprise à la maîtrise. 

 Les schémas ci-dessous représentent le périmètre du présent livre blanc, de la méthodologie « Référentiel d’affichage environnemental Réseau local et services de téléphonie d’entreprise » et du calculateur mis à disposition sur le site du CDRT. 

  • Sur le premier schéma, le périmètre encadré en rouge représente l’unité fonctionnelle « Mettre à disposition un réseau LAN/VLAN » 
Périmètre de la méthodologie « Référentiel d’affichage environnemental Réseau local et services de téléphonie d’entreprise »
































3. LA COMPOSITION DES RÉSEAUX D’ENTREPRISE 

Nous considérons dans le présent document les réseaux LAN qui peuvent être physiques (définition LAN ci-dessous) ou logiques (définition VLAN ci-dessous) 

Le LAN est un réseau de communication géographiquement limité qui relie les utilisateurs dans une zone définie. Ainsi un réseau LAN est un ensemble d’équipements réseau (routeurs, switches, concentrateurs, point d’accès, firewall etc.) reliés entre eux par des câbles, physiques ou logiques, qui fournissent une connectivité aux équipements (ordinateur, téléphone IP, imprimante, etc.). 

 Un réseau LAN peut également inclure des équipements serveurs (calcul et stockage) si ces derniers mutualisent des fonctions réseau par le mécanisme de virtualisation. Ces équipements (réseau et serveur) peuvent être localisés dans les bureaux comme dans des locaux techniques ou des salles dédiées dans des Centres de données maintenus par une infrastructure technique (équipements supports permettant le refroidissement, l’alimentation électrique et la redondance). 

Un réseau local est généralement contenu dans un bâtiment ou un petit groupe de bâtiments et est géré et détenu par une seule entreprise. Bien qu’un nombre croissant de réseaux locaux utilisent les normes et protocoles Internet, ils sont normalement protégés de l’Internet public par des pare-feux. Ils permettent d’interconnecter la zone définie de couverture avec des réseaux plus étendus (WAN, Internet, accès point wifi), et d’accéder aux fonctions suivantes : téléphonie, messagerie, vidéoconférence, transfert de données etc. 

Un réseau LAN se caractérise principalement par : 

  • sa taille (nombre d’adresses IP délivrées, nombre d’équipements terminaux), 
  • sa typologie (sans fil, filaire ou les deux imbriqués), 
  • sa bande passante (la quantité maximale de données pouvant être transmise au travers du réseau par seconde), 
  • son niveau de redondance par équipement ou par section du réseau, 
  • son niveau de sécurité. 
  
À noter que le niveau de service attendu par l’utilisateur final exerce une forte influence sur la caractérisation d’un Réseau LAN. Selon les engagements contractuels et Services Level Agrement (SLAs) identifiés, le réseau local d’entreprise sera plus ou moins complexe à déployer, installer et exploiter. De même, les équipements matériels mis à disposition peuvent passer du simple au double indépendamment du nombre de postes de travail et de la taille de l’entreprise. 

Dans la première version du PCR « réseau LAN et service de téléphonie d’entreprise », les autres réseaux tels que les WAN et autres réseaux mobiles professionnels (PMR) y compris les small cells ne sont pas intégrés dans l’ensemble des réseaux LAN car les cas d’études n’intègrent pas ce type de technologie. 

Un niveau de sécurité accru peut être envisagé pour un réseau LAN, comme c’est le cas via l’approche du ZTNA (Zero Trust Network Access). Le ZTNA est un cadre de sécurité réseau qui repose sur le principe de ne « jamais faire confiance, toujours vérifier ». Il remplace la confiance automatique envers les utilisateurs, dispositifs et applications par une vérification stricte de l’identité et des autorisations, indépendamment de leur emplacement. Les potentielles spécificités d’un réseau utilisant l’approche ZTNA n’ont pas été intégrées dans la version actuelle du PCR réseau LAN & services de téléphonie, mais pourraient être prises en compte dans une version ultérieure du document. 

Un VLAN est un LAN logique indépendant et traité comme un segment de réseau local « isolé des autres segments ». Les VLANs peuvent être propriétaires ou standardisés (IEEE 802.1Q). 
 
Avec le recours massif aux pratiques telles que le télétravail, ces réseaux LAN ne sont plus limités aux frontières de l’entreprise (bureau, site tiers) mais arrivent dans les domiciles des collaborateurs ou dans d’autres lieux de connectivité (espace de coworking par exemple).


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3. https://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/etude-numerique-environnement-ademe-arcep-volet02-synthese_janv2022.pdf 
4.  Référentiel des usages numériques 2023- ARCEP- Avril 2023