Préface 

La transformation numérique est aujourd’hui une réalité dans bon nombre d’entreprises et d’organisations. Celles-ci, dans un souci de flexibilité, de continuité d’activité, de protection de l’information et de réduction des coûts ont de plus en plus recours aux infrastructures cloud - messagerie, services dédiés, stockage… - et à la mutualisation des ressources informatiques. La performance globale d’une organisation dépend ainsi de la performance de son système d’information. 

Cette transformation numérique est rendue possible grâce au support des réseaux de télécommunication, qui permettent aux organisations de communiquer aussi bien en interne qu’avec leurs clients, fournisseurs et autres parties prenantes. 

Cependant, il ne faut pas occulter le fait que les outils de télécommunication, à l’instar du numérique, ont un impact certain sur l’environnement. Le numérique représente globalement 2,5% des émissions de gaz à effet de serre. Ce numérique peut être divisé en 3 tiers : les terminaux, les centres de données et les réseaux de télécommunication. Cette dernière partie réseaux représente entre 2%et 14% des impacts environnementaux du numérique selon les indicateurs environnementaux : par exemple, 5,5% pour l’indicateur changement climatique

Pour réduire l’empreinte environnementale du numérique en général et des réseaux d’entreprise en particulier, un levier, et non des moindres, consiste à en mesurer les impacts, afin d’identifier les pistes d’amélioration.  

Cependant, le manque de méthodologie d’évaluation à des fins d’affichage environnemental (PCR) et l’indisponibilité de données fiables dans la littérature scientifique rendent complexe l’exercice d’évaluation environnementale des services numériques.  

Pour faire face à cette absence de méthodologie commune, l’ADEME, dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 13 de la loi AGEC (loi Anti-gaspillage pour une Économie Circulaire), a entrepris à l’origine la rédaction d’un référentiel général de type PEFCR (Product Environnemental Footprint Category Rules) pour la fourniture d’accès internet. 

Néanmoins, cette méthodologie s’arrête à la limite de l’organisation : elle ne prend pas en compte les équipements déployés dans le cadre d’un réseau LAN. Le marché des réseaux d’entreprise ayant connu une forte croissance ces dernières années et l’architecture de ces réseaux étant spécifique, il nous a semblé opportun de proposer un référentiel d’évaluation environnementale propre à ce domaine. 

Ainsi le groupement que nous formons, constitué d’acteurs de terrain du numérique responsable, d’experts dans la rédaction de référentiels environnementaux et de professionnels de la filière téléphonie et réseaux d’entreprises a proposé une déclinaison du référentiel « services numériques » pour les réseaux LAN et services de télécommunication d’entreprise et un calculateur conforme à cette méthodologie 

Le présent livre blanc a donc pour vocation à partager une synthèse des contours méthodologiques de ce référentiel, les spécificités de l’outil de mesure, les résultats des cas d’études concrets d’application de ce référentiel et les bonnes pratiques environnementales à destination des professionnels. Ce livre blanc permettra de sensibiliser et de renforcer l’engagement de la filière « Telecom d’Entreprises » face à la pollution numérique. 

Ainsi en fournissant la méthodologie de calcul de l’empreinte environnementale des réseaux informatiques d’entreprise et services associés, l’objectif est de permettre à tous les acteurs d’identifier les principaux leviers d’amélioration et challenger les futures évolutions.
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1. À partir du cœur de réseau jusqu’au point d’accès individuels selon l’étude 
2. Évaluation de l’impact environnemental du numérique en France et analyse prospective- Rapport 2/3 ; ADEME- Janvier 2022.6 
https://librairie.ademe.fr/cadic/6700/impact-environnemental-numerique-rapport2.pdf