notions clés
Big data : “Littéralement, ce terme signifie mégadonnées, grosses données ou encore données massives. Il désigne un ensemble très volumineux de données qu’aucun outil classique de gestion de base de données ou de gestion de l’information ne peut vraiment travailler. En effet, nous engendrons environ 2,5 trillions d’octets de données tous les jours. Ce sont les informations provenant de partout : messages que nous nous envoyons, vidéos que nous publions, informations climatiques, signaux GPS, d’enregistrements transactionnels d’achats en ligne et bien d’autres encore. Ces données sont baptisées Big Data ou volumes massifs de données.
L’arrivée du Big Data est maintenant présentée par de nombreux articles comme une nouvelle révolution industrielle semblable à la découverte de la vapeur (début du 19e siècle), de l’électricité (fin du 19e siècle) et de l’informatique (fin du 20e siècle). D’autres, un peu plus mesurés, qualifient ce phénomène comme étant la dernière étape de la troisième révolution industrielle, laquelle est en fait celle de « l’information ». Dans tous les cas, le Big Data est considéré comme une source de bouleversement profond de la société.”(1)
Le Cloud : “Le Cloud ou Cloud computing désigne selon le National Institute of standards and Technology (NIST) “l’accès via un réseau de télécommunication à des ressources informatiques partagées et configurables».En pratique, le Cloud se définit par :
- des ressources utilisables en self-service et à la demande ;
- un accès universel, depuis tout type de terminal (ordinateur portable, poste fixe, tablette, smartphone) ;
- la mutualisation des ressources au sein de centres de données où un pilotage pointu permettrait une optimisation des ressources, qu’elles soient matérielles via des procédés de virtualisation ou énergétiques via un suivi des consommations d’énergies ;
- l’élasticité : un utilisateur peut sans délai mobiliser une capacité de stockage ou une puissance de calcul ;
- la mesure continue des usages”.(2)
1. Big Data et étude de la donnée, la nouvelle ruée vers l'or des entreprises
Les infrastructures permettant de collecter et enregistrer les informations des utilisateurs ont beaucoup évolué. Avec de plus en plus de moyens d’accumuler et de remonter l’information (Cloud, application participative, objets connectés, etc.), des bases de données à la capacité toujours plus grande et des moyens informatiques de plus en plus performants pour traiter ces données, nous sommes entrés à l’ère du Big Data. Ainsi l’enjeu n’est plus tant de trouver de la matière, que d’extraire et analyser les informations les plus pertinentes et précises pour traiter un sujet est un nouvel enjeu. Celui-ci peut être un atout pour par exemple mieux gérer ses consommations de fluides (énergie, eau, électricité), mieux comprendre les besoins des utilisateurs d’un service ou mieux anticiper l’évolution d’une épidémie à l’échelle d’une région ou d’un pays.
Tous les usages du Big Data ne se valent pas. Si certains sont porteurs d’avancées environnementales et sociales, d’autres présentent une utilité sociale limitée, sont intrusifs (exemple : identification automatique des caractéristiques des personnes regardant un écran publicitaire vidéo) et facilement détournable à des visées liberticides (exemple : reconnaissance d’image sur des caméras de vidéo-surveillance dans le cadre du système de notation des citoyens en Chine).
points positifs
Le Big Data peut s’avérer intéressant pour une meilleure compréhension d’un certain nombre de phénomènes liés à la vie d’une entreprise (comportement des clients, pertinence des produits et services proposés, attentes des parties-prenantes, identification et réduction des impacts environnementaux et sociaux, etc.). Ses apports se caractérisent notamment des 3 manières suivantes :
- Volume : les capacités croissantes de stockage et de calculs permettent la prise en considération de volume toujours supérieur d’informations. Les études peuvent ainsi agrandir considérablement le périmètre de recherche, que ce soit géographique ou temporel ;
- Vélocité : la récupération de données peut être effectuée dans des délais courts, voire en temps réel ;
- Variété : les informations viennent d’horizons différents. Selon l’objet connecté utilisé, la forme de l’information peut également différer. Cette variété est source de richesse pour l’exercice d’études.
points de vigilance
Tout comme d’autres technologies numériques (blockchain, objets connectés, intelligence artificielle, etc.), le Big Data suscite une vague d’enthousiasme et exerce ainsi un pouvoir de fascination sur les décideurs. Il s’agirait au contraire de prendre du recul sur ses apports pour une entreprise et la société dans laquelle celle-ci s’insère. Deux sujets notamment méritent une vigilance particulière :
- Véracité : il est encore contre-intuitif pour les responsables d’études de faire confiance aux données issues d’analyses Big Data. Il est difficile d’apprécier ce que représentent de telles quantités de données (aussi bien en termes de qualité que de pertinence). De plus, les données étant collectées de manière très disparate, il semble difficile de surveiller toutes les conditions de collecte. La démocratisation des objets connectés, conçus pour collecter une information précise, pourrait limiter peu à peu cette contrainte ;
- Utilité sociale : le Big Data peut aggraver les problèmes environnementaux et sociaux actuels en accentuant la surconsommation, renforçant l’individualisme et restreignant les libertés individuelles. Dans une optique de RSE, il est nécessaire de se focaliser sur les usages du Big Data permettant la résolution de problèmes
recommandations
Afin de pouvoir bénéficier des bienfaits apportés par les outils numériques tout en limitant leurs travers, nos recommandations sont les suivantes :
- Respecter le cadre légal lors de la collecte d’informations à caractère personnel, se conformer notamment à la réglementation relative au RGPD, renforcée depuis le 25 mai 2018 ;
- Être transparent sur le recours et les usages du Big Data en partageant suffisamment d’informations pour que les parties prenantes puissent les identifier et les comprendre ;
- S’interroger sur l’utilité sociale des collectes et traitements effectués, et pouvoir la justifier ;
- Associer les parties prenantes à la conception puis au suivi des usages du Big Data ;
- Fixer des indicateurs précis à suivre en fonction de chaque besoin, afin de ne pas tomber dans une surcharge inutile de traitement des informations ;
- Répertorier dans un outil commun les informations collectées et traitées, afin d’éviter de récolter plusieurs fois la même information
2. Les données à caractère personnel
L’émergence d’internet, des technologies connectées et du tout numérique ont entraîné les consommateurs à développer de nouveaux usages et partager les données de leur vie privée à une multitude d’acteurs. Qu’il s’agisse de commander un produit en ligne, réserver un billet de train, renseigner sa fiche d’imposition… etc., il est très souvent demandé au consommateur de créer un compte personnel sur lequel un certain nombre d’informations sont renseignées chaque jour, volontairement par le consommateur ou automatiquement via des outils de collecte et d’enregistrement.
Alors que la méfiance des consommateurs ne s’est jamais autant fait ressentir vis-à-vis des marques, la réglementation européenne RGPD relative au respect des données personnelles et de la vie privée des consommateurs, entrée en application le 25 mai 2018, leur a donné de nouveaux moyens d’agir et protéger leurs informations. Ils disposent désormais de tout un arsenal juridique, de la plainte individuelle à l’action de groupe, pour inciter les entreprises à traiter les données les concernant de manière éthique et sécurisée, voire de les supprimer sur simple demande.
Du côté des entreprises, cette nouvelle réglementation apporte plusieurs avantages :
- Mettre en place des bonnes pratiques de sécurité, ou renforcer celles existantes, pour protéger les données ;
- Restaurer la confiance des consommateurs, en les informant sur le traitement qui est fait avec leurs données ;
- Optimiser les stratégies marketing, en diffusant les campagnes à moins de personnes mais plus ciblées ;
- Compter sur des fournisseurs responsabilisés, car tout acteur doit respecter la réglementation.
Pour connaître précisément ce que cette réglementation implique, nous vous invitons à consulter le site de la CNIL - Commission nationale de l’informatique et des libertés https://www.cnil.fr/ ou de l’ANSSI - l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information https://www.ssi.gouv.fr/
retour d'expérience
Tous les salariés d’Interxion ont reçu une sensibilisation e-learning avec une évaluation à chaud relative au RGPD afin de s’assurer que l’ensemble des collaborateurs applique les bonnes règles d’usage concernant les données personnelles.